La Faiblesse du caractère morale est un signe de faiblesse de la Foi

Publié le par Salma de Lyon

 


 

La Foi est une force qui préserve contre toutes les formes de la bassesse et pousse vers les nobles caractères.
D'où le fait que quand Allah invite Ses serviteurs à faire le bien ou les détourne du mal, Il en fait l'exigence de la Foi imprégnée dans leurs coeurs. C'est pourquoi Il s'adresse à eux souvent en tant que croyants : "Ô vous qui croyez !..." avant de mentionner les charges qu'Il leur impose, comme par exemple dans ce verset :

" [...] Craignez Dieu et soyez parmi les véridiques..."
[ Sourate 9 At-Tawba - Le Repentir - verset 119]


De même, l'Envoyé d'Allah - que la Paix et le salut soient sur lui - nous explique que la Foi puissante engendre inéluctablement un puissant caractère moral et que la dissolution de la morale résulte de la faiblesse de la Foi ou de sa disparition, selon la gravité du mal ou de son insignifiance.

Aussi, au sujet de l'homme au visage impudent et au comportement immoral, qui commet les vices sans se soucier de personne, le Prophète de l'Islam décrit son état en ces termes :

" La pudeur et la Foi sont un couple indissoluble. Si l'un disparaît, l'autre disparaît aussi "
[Rapporté par AI-Hâkim et At-Tabarânî].

De même, à l'homme qui nuit à ses voisins et leur cause du tort, la religion réserve un jugement très dur, et l'Envoyé d'Allah dit à son sujet :

" Par Allah il ne croit pas ! Par Allah il ne croit pas ! Par Allah il ne croit pas ! On lui dit : Qui donc, ô Envoyé d'Allah ! Il dit : Celui dont le voisin n'est pas en sûreté contre ses forfaits" [ Rapporté par Al-Bukhârî ].


En plus, quand l'Envoyé d'Allah enseignait à ses Compagnons comment il faut éviter les propos inutiles, le bavardage et le radotage, il leur disait :

" Que celui qui croit en Allah et au jour du Jugement dise du bien ou garde le silence" [Rapporté par Al-Bukhârî]


Voilà comment il s'employait à semer les vertus et à les entretenir jusqu'à ce qu'elles donnent leurs fruits, en s'appuyant sur la
véracité et la perfection de la Foi.

Il arrive, cependant, que certains adeptes de la religion fassent preuve de légèreté dans l'accomplissement des actes d'adoration exigés et qu'ils manifestent dans la vie publique beaucoup d'empressement et d'attachement à les observer tout en commettant des actes contraires à la noblesse du caractère et à la Foi véritable.

Or, le Prophète de l'Islam a menacé ces pécheurs et a mis sa Communauté en garde contre eux. C'est dire que l'imitation des actes d'adoration est à la portée de celui qui n'est pas imprégné de leur esprit ou élevé à leur niveau.

En effet, un enfant peut imiter les gestes de la prière et répéter les paroles qu'on y observe. De même, l'acteur peut faire preuve de soumission et interpréter la plupart des rôles de la vie de dévotion.
Mais, ni l'un ni l'autre de ces jeux ne servent nullement la préservation de la certitude et la noblesse du dessein. Car le jugement sur le degré du mérite et l'exemplarité du comportement dépend toujours d'un critère infaillible, à savoir la noblesse de caractère.

On rapporte à ce sujet qu'un homme a demandé au Prophète :

"Ô Envoyé d'Allah ! une telle parle beaucoup de ses bonnes oeuvres nombreuses en matière de prière, de jeûne et d'aumône, mais elle nuit à ses voisins par sa mauvaise langue ! Il lui dit : Une telle est en Enfer. L'homme dit : Ô Envoyé d'Allah ! une telle évoque le peu de prière et de jeûne qu'elle observe, mais elle donne en aumône des morceaux de fromage et ne nuit pas à ses voisins ? Il lui dit : Une telle est au Paradis"
[Rapporté par Ahmad].


Cette réponse renferme une haute considération pour la valeur du caractère noble et une indication que l'aumône est une forme d'adoration à caractère social dont l'utilité bénéficie à autrui.
C'est pourquoi ce hadîth n'évoque pas la réduction dans l'aumône comme il l'envisage pour la prière et le jeûne, bien qu'ils soient tous des actes d'adoration individuels quant à leur forme.

C'est dire que le Prophète de l'Islam ne se contente pas de répondre à une question contingente pour indiquer l'affinité entre le caractère moral et la Foi véritable, son lien étroit avec l'adoration authentique et le fait qu'il soit la source de la bonne conduite dans la vie ici-bas et du salut dans la Vie future.
Car la question de la morale est plus importante que cela. Elle nécessite une initiation continue et des conseils répétés pour enraciner dans les coeurs et les esprits cette vérité, à savoir que la Foi, la bonne conduite et la morale sont des éléments intrinsèquement liés qu'aucun homme ne peut défaire.

En effet, le Prophète a interrogé un jour ses Compagnons:

"Savez-vous qui est le ruiné ? Ils lui disent : Le ruiné d'entre nous est celui qui n'a ni sous, ni biens. Il leur dit : Le ruiné dans ma communauté est celui qui viendra au Jour de la Résurrection avec des prières, de l'aumône, du jeûne et qui viendra aussi avec des insultes proférées contre un tel, des accusations mensongères contre un autre, des spoliations de biens d'un troisième, un crime contre un quatrième et des forfaits contre un cinquième. On donnera alors à l'un (une de ces victimes) de ses bonnes actions (pour le dédommager) et l'on donnera à l'autre de ses bonnes actions. Quand ses bonnes actions seront épuisées alors qu'il ne s'est pas acquitté de ses dettes, il prendra sur lui de leurs péchés et sera envoyé en Enfer" [ Rapporté par Muslim ].

Tel est l'homme ruiné : il est comme le commerçant qui possède dans sa boutique des marchandises pour mille dinars mais dont les dettes atteignent les deux mille. Comment un tel pauvre peut-il être riche ?

Il en est de même pour l'homme religieux qui, tout en accomplissant des actes d'adoration, reste un homme méchant et agressif, au visage sombre. Comment peut-on le considérer comme un individu pieux ?

On rapporte, d'ailleurs, que le Prophète a donné un exemple qui s'applique à ces cas. II a dit :

"Le bon caractère dissout les péchés comme l'eau dissout la glace. Et le mauvais caractère corrompt les oeuvres comme le vinaigre corrompt le miel" [ Rapporté par Al-Baihaqî ]

C'est dire que, lorsque les vices pullulent dans l'âme et que leur nuisance se répand et leur danger s'aggrave, l'individu se dépouille de ses vertus, tel un homme nu débarrassé de ses vêtements. Sa prétention d'avoir la Foi devient pur mensonge. Car quelle valeur peut avoir une religion dépourvue de morale ? Et que signifie le fait d'être corrompu tout en se réclamant d'Allah ?

Pour confirmer ces principes évidents sur l'affinité entre Foi et noblesse du caractère moral, le noble Prophète dit

"Celui qui possède en lui les trois défauts suivants est hypocrite même s'il accomplit la prière, le jeûne, le grand et le petit pèlerinage et même s'il dit : je suis musulman. Ces trois défauts sont : quand il parle il ment, quand il promet il ne tient pas sa promesse et quand on lui confie quelque chose il trahit" [Rapporté par Muslim]

Dans une autre version :

"Le signe de l'hypocrite se résume en trois choses : quand il parle il ment, quand il promet il ne tient pas sa promesse et quand il prend un engagement il trahit, même s'il prie, jeûne et prétend qu'il est musulman".

Il a dit également :

"Celui qui a en lui ces quatre défauts est un hypocrite pur, et celui qui en possède une partie a en lui une part d'hypocrisie jusqu'à ce qu'il s'en débarrasse : quand on lui confie quelque chose il trahit, quand il parle il ment, quand il prend un engagement il trahit, et quand il se dispute il outrepasse la mesure"
[Rapporté par Al-Bukhârî].

 


 

source : sajidine

Publié dans le bon comportement

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