Interdiction de la Médisance et de l’espionnage

Publié le par Salma de Lyon

La médisance et l’espionnage


Allah, Gloire à Lui, a dit : « ô vous les croyants ! Evitez de conjecturer sur autrui : certaines des conjectures sont des péchés. N’espionnez pas ! Ne dites pas de mal les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? Non, vous en auriez horreur » 49.12

1) La conjecture ou le doute est le soupçon accusateur envers la famille et les autres. Il s’agit d’un péché que le croyant doit éviter. Certains n’hésitent pas à utiliser le doute dans toutes les circonstances.

Ils sont tellement obsédés par cet état d’esprit qu’ils soupçonnent tout le monde : leurs amis, leurs enfants, leurs épouses. Ils ont le sentiment d’être dupés, roulés, trompés, volés, etc.

Le Prophète a dit : « Faites attention au doute car le doute est le père des mensonges, n’espionnez pas, ne guettez pas, ne rivalisez pas, n’enviez pas les uns les autres, ne vous haïssez pas les uns les autres et soyez frères en tant que serviteurs de Dieu ». Et il a dit : « Trois choses hantent (obsèdent) ma communauté : la superstition, la jalousie et le mauvais soupçon (ou la mauvaise foi). Quelqu’un a posé la question au Prophète : « Comment s’en débarrasser ? »

Le Prophète a répondu : « Si tu envies quelqu’un, demande pardon à Dieu, si tu soupçonnes, ne vérifie pas et en cas de superstition, sache que le doute et la superstition vont de pair et les deux sont interdits en Islam : le doute est un péché et la superstition idolâtrie ».


1) L’espionnage
Il est interdit d’espionner les gens, d’épier ce que les autres font, le musulman ne doit pas s’ériger en policier pour faire de l’inquisition jusqu’à l’intérieur des foyers. En principe, le musulman ne doit pas dévoiler le défaut de son frère musulman. Le Prophète a dit : « Celui qui couvre le défaut de son frère, Dieu couvre son défaut le jour du jugement ».

Dans un autre hadith : « Celui qui couvre le défaut d’un croyant est comparable à celui qui ressuscite une enterrée vivante de sa tombe ».

« Ceux qui aimeraient que la réputation d’immoralité se répande parmi les croyants subiront un châtiment douloureux en ce monde et dans la vie future. Dieu sait, et vous, vous ne savez pas » 24.19 le Prophète a dit : « N’offensez pas les serviteurs de Dieu, ne vous moquez pas d’eux, ne cherchez pas leurs défauts car celui qui cherche le défaut de son frère musulman, Dieu cherchera son défaut et le dévoilera même dans son foyer. »

« Dieu ne fera pas miséricorde à celui qui n’est pas miséricordieux envers les gens. »

« Ne vous enviez pas, ne vous détestez pas, ne vous ignorez pas, ne faites pas monter les enchères ( au cours d’une vente) pour trouver un éventuel acheteur et n’allez pas vendre à quelqu’un une marchandise que vous avez déjà vendue à un autre, soyez des frères en qualité de serviteurs de Dieu. »

« Le croyant n’atteindra pas la plénitude de la foi tant qu’il n’aimera pas pour son frère ce qu’il aime pour lui même »

2) La médisance :
le prophète Muhammad(s) a défini la médisance comme étant le fait de dire de l’autre ce qu’il n’aimerait pas entendre : « Et si ce que qu’on dit est vrai ? » Le Prophète ajoute : « Si c’est vrai ce que tu dis de lui, c’est bien cela la médisance, sinon c’est la calomnie ». Une femme a rendu visite au Prophète et lorsqu’elle s’est levée pour sortir, Aicha a fait un geste au Prophète pour dire qu’elle est petite de taille. le Prophète répond à Aicha qu’elle a commis le péché de la médisance.

La médisance est un péché grave. Allah compare le péché de la médisance à celui qui mange la chair de son frère mort. Dans son discours d’adieu, le Prophète a dit : « Vos sangs, vos biens, vos honneurs sont inviolables, aussi inviolables que ce jour-ci dans ce mois-ci dans ce lieu-ci ». « Ô vous qui avez cru avec la langue et non pas avec le cœur, ne médisez pas des musulmans et ne recherchez pas leurs défauts car celui qui recherche leurs défauts, Dieu recherchera son défaut et le dévoilera dans son foyer même ».

« Lors de mon ascension au ciel, j’ai vu des gens ayant des griffes en bronze avec lesquels ils se lacéraient leurs visages et leurs poitrines. J’ai interrogé Gabriel : « qui sont ces gens ? » Il m’a dit : ce sont ceux qui mangent la chair des gens et qui offensent leurs honneurs ». « Des femmes faisaient le jeûne, mais elles passaient tout leur temps à médire des gens ! Quelqu’un en a parlé au Prophète qui les convoqua. Il leur demanda de vomir. Elles vomirent du pus, de la chair et du sang. Le Prophète a dit : « Ces deux femmes font le jeûne pour ce qui est licite et elles se sont permises ce qui est illicite. Elles ont mangé la chair des gens avec leur médisance ».

D’après le Prophète : « La médisance est plus grave que l’adultère pour la simple raison que Dieu accepte le repentir de celui qui commet l’adultère alors que celui du médisant n’est pas accepté avant que la victime lui pardonne. »

Un jour le Prophète a vu en passant le cadavre d’une bête. Il dit à ses compagnons : « Mangez-en ! » Ils dirent : « Comment peut-on manger un cadavre infecte, puant ? » Il dit : « Ce que vous avez mangé comme chair de votre frère est plus infecte que cela ».

« L’usure comporte soixante-dix variantes, la plus simple se compare à l’inceste de quelqu’un avec sa mère. La pire des usures est d’attenter à l’honneur d’un musulman » Aicha a critiqué une femme devant le Prophète. Celui ci lui dit : « vomis ! » Aicha raconte qu’elle a vomi un morceau de chair.

« L’homme recevra son livre publié, il dira : « Mon Seigneur : où sont mes bonnes actions, j’ai fait telle ou telle chose et elles n’y figurent pas. » Dieu lui dira : « Elles ont été effacées à cause de la médisance ».

Ce que le médisant récolte : Il commet un péché pire que l’usure et l’inceste ; il mange la chair de son frère, ou celle d’un cadavre infecte, ce qui peut entraîner comme conséquences la nullité de son jeûne, sa faillite en matière de culte, c’est-à-dire toutes ses bonnes actions vont profiter à ses victimes en réparation des torts qu’il leur a commis, sans compter le châtiment de la tombe qu’il subit avant le châtiment final de l’Enfer.

A) Allah a dit « N’accuse pas sans connaissance de cause. Certes, de l’ouïe, de la vue et du cœur, de tout cela, il vous faudra rendre compte. « Il ne prononce pas un mot sans qu’il n’y ait auprès de lui un observateur averti » 50.18

L’homme responsable doit s’abstenir de toute parole vaine, de tout verbiage. Hadith. « Que celui qui croit en Dieu et au jour dernier dise du Bien ou bien qu’il se taise ». Abu Moussa rapporte : « Je demandai : Ô Envoyé de Dieu, quel est le meilleur des musulmans ? » Il me répondit « Celui dont les musulmans n’ont à redouter ni la langue, ni la main » « Celui qui me garantit ce qu’il a entre les mâchoires (la langue) et ce qu’il a entre les jambes, je lui garantis le Paradis »

Abu Huraira a entendu ces propos du Prophète : « Certes le serviteur peut prononcer un mot sans y prendre garde, mot qui lui vaudra la satisfaction divine et grâce auquel Dieu l’élèvera de plusieurs degrés, mais le serviteur peut aussi laisser échapper une parole sans y prendre garde, parole qui suscitera la colère de Dieu et lui vaudra d’être précipité en Enfer » « La droiture d’un homme est subordonnée à la droiture de son cœur et celle de son cœur est subordonnée à la droiture de sa langue. » C’est-à-dire l’homme ne se redresse que jusqu’à ce que son cœur se redresse. » « Tout musulman est sacré pour un musulman, son sang, son honneur et son bien »

B) De l’interdiction de prêter l’oreille à la médisance :
Il faut savoir déplacer le sujet d’une discussion impliquant une médisance ou s’en retirer. Car le simple fait d’écouter quelqu’un médire d’autrui est un péché, sauf si l’on essaye de résonner le médisant ou de détourner la conversation. « Lorsqu’ils entendent des futilités, ils s’en détournent »23.3 « Celui qui défend l’honneur de son frère, Dieu préservera son visage du feu au jour du jugement » Hadith
C) Cas où la médisance peut être légitime
La médisance est autorisée pour parvenir à certains objectifs légitimes qui ne sauraient être atteints si l’on n’y a pas recours : il y a six cas où la médisance est admise :

a) la plainte : il est permis à la victime de se plaindre au gouverneur, au procureur de la république, au juge, à l’officier de police judiciaire ou à toute personne qui de par sa fonction peut lui faire recouvrer ses droits

b) Quand on cherche un appui pour faire cesser quelque chose de répréhensible et pour ramener le fautif à la raison. On est alors en droit de demander à celui dont on recherche le soutien : « Un tel a fait telle chose réprime-le pour cela. Si le but est de faire cesser quelque chose de répréhensible, la démarche est légitime. Sinon il est interdit de recourir à un tel procédé.

c) Pour obtenir un avis juridique on peut demander au juge par exemple : « Mon père ou mon frère ou mon époux m’ont fait un tort. Sont-ils en droit de faire cela ? Par quel moyen puis-je trouver solution à mon problème ? Recouvrer mes droits et réprouver l’injustice ? Mais il est plus prudent de poser la question ainsi « Que pensez-vous d’un homme, d’un époux, d’une personne qui fait telle ou telle chose ? »

d) Quand il s’agit de mettre en garde les musulmans et de leur prodiguer des conseils contre l’immoralité de quelqu’un surtout en cas de témoignage ou de contrat d’échange (nécessité fait loi). Il est permis également de donner son opinion sur un homme qu’un tiers veut prendre pour gendre, pour associé, pour voisin ou chez lequel il veut laisser quelque chose en dépôt, etc. on peut également signaler l’incompétence d’une personne en poste à son supérieur hiérarchique quand elle s’acquitte mal de sa fonction (incapacité, négligence ou malhonnêteté)

e) Il est permis de mentionner les vices ou les hérésies de celui qui les affiche ouvertement tel que celui qui boit publiquement du vin, qui spolie les gens de leurs biens, qui prélève des taxes ou des biens de manière inique ou indue, qui commet un abus de pouvoir, qui se rend coupable de corruption.

f) Il est permis de nommer quelqu’un par un de ses défauts s’il n’est pas possible de le reconnaître autrement ou bien si tel est effectivement son surnom : ainsi : le borgne, le chauve, le sourd, l’aveugle, l’arabe, etc. En revanche il est interdit de le nommer ainsi par dérision.



Publié dans le bon comportement

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